On peut passer pour un coupable, simplement parce qu’on n’a pas su faire la preuve de son innocence. C’est plus fréquent que l’on ne croit. Les erreurs judiciaires sont là pour en attester.
Que s’est-il passé ce jour-là dans la vie de Georges Chevrier, journaliste à Marseille ? Nous ne l’avons pas quitté d’une semelle depuis son départ en reportage pour Montpellier jusqu’à cette panne qui l’a cloué au bord de la route. Nous savons donc qu’il ne peut pas être l’assassin de sa femme Françoise, retrouvée le soir même étranglée sur son lit.
Une machine infernale se met en marche, qui va le broyer. Tout ce qu’il a fait, dit, vécu en moins de douze heures sera retourné contre lui pour le prendre à son propre piège. Jusqu’à ce mensonge innocent fait à ses confrères pour ne pas perdre la face devant un reportage raté, qui sera utilisé pour constituer la preuve majeure de sa culpabilité. L’acharnement d’un flic, relayé par un juge d’instruction persuadé de son infaillibilité, et une vie bascule dans le cauchemar. Un innocent devient suspect, un suspect un accusé, un accusé un condamné, sans que personne ne puisse (ou ne veuille) enrayer le mouvement fatal.
Ce roman, au-delà d’une intrigue policière montée comme une machine infernale, pose un problème de société : que pèse la présomption d’innocence quand la justice s’acharne à détourner en crime les faiblesses humaines ?
Jean Contrucci renoue avec l’art du conte. Il a composé une Suite provençale qui joue sur tous les tons et les couleurs : tendresse et drôlerie, mélancolie et amour, gravité et fantaisie…
Obstinément ancrées au-dessous du 45° parallèle, ces nouvelles qui se tiennent à distance des galéjades et des “histoires à accent” restituent un authentique morceau de mémoire populaire.
Voici le peuple de Marseille, de la Provence, romanesque, imaginatif, parfois excentrique, toujours enthousiasmant.
Marseille, avril 1906. Dans le parc de la propriété ” La Mitidja ” est retrouvé un cadavre… vieux de dix ans ! Quelques jours plus tard, un employé des lieux meurt brutalement après avoir reçu des lettres de menaces. Honoré Castellain, propriétaire et premier suspect, est soupçonné mais aussitôt relâché. En chasse d’informations pour la rubrique judiciaire du Petit Provençal, Raoul Signoret se passionne pour l’affaire, aidé de son fidèle oncle Eugène Baruteau, chef de la police. Il retrouve avec émotion son premier camarade d’école, Edouard Castellain, qui lui confie des informations de première main sur les sinistres événements survenus au domaine paternel. Mis à pied pour son refus de chanter les louanges de la politique coloniale, Raoul devient libre pour l’enquête… Celle-ci l’entraînera, avec sa femme la pétillante Cécile, d’Alger la Blanche aux séances de spiritisme : un cerbère meurtrier et un fantôme inquiétant sont au rendez-vous.
