“Je viens de rencontrer mes passeurs. Ces hommes qui font désormais partie de ma vie puisqu’ils vont m’aider à la quitter.
Je les ai sentis rigoureux, exigeants, prudents. Et engagés à me tendre doucement la main. Une autre médecine qui, quand elle ne peut plus soigner le corps, se décide à soigner l’âme.”
Parce qu’elle aime furieusement la vie et qu’elle est condamnée, Anne Bert a décidé de choisir et de ne pas subir jusqu’au bout les tortures que lui inflige la maladie de Charcot. C’est ce cheminement qu’elle nous raconte ici. Celui de devoir mourir hors-la-loi, et hors-les-murs, puisque la loi française ne l’autorise pas à abréger ses souffrances. Celui aussi de son dernier été.
Il faut découvrir le goût des dernières fois et des renoncements, apprendre à penser la mort, dire au revoir à ceux qu’elle aime, en faisant le pari de la joie malgré le chagrin.
Un récit poignant, une ode à la liberté et à la vie, permise seulement par sa détermination à dire non.
– Vous prendrez une gélule matin, midi et soir.
– Bien, docteur, répond le patient docile.
Pendant des années, Edward Rosenbaum a été du bon côté de la maladie : c’était lui qui signait les ordonnances. Et puis, un jour, il a mal à la gorge. Consultation rapide. Les confrères sont rassurants. Non, ce n’est rien. Simple irritation… Quelques mois plus tard, le diagnostic tombe, implacable : cancer.
Pour le Dr Rosenbaum, le parcours du combattant commence. Il va découvrir les réceptionnistes bornées ou débordées, les tracasseries administratives, l’angoisse des heures d’attente, les avis contradictoires des médecins, le silence hautain du grand professeur, et même les “bavures”…
L’autopsie du corps médical : un témoignage passionnant et sans concessions !

A la mort de son père, Mélanie hérite de sa vieille maison et se voit contrainte à un inventaire à tiroirs ouverts ” par sa sœur, Yolande, jalouse de l’intimité qui unissait le père et sa fille aînée.
En réalité, le grand inventaire du passé collectif commence.
Tout au long d’une pénible journée avec le notaire et le commissaire-priseur, Mélanie se remémore son existence entre sa mère, son père, sa nièce, le mari dont elle est divorcée, et son dernier amant, Georges.
D’autant que Georges a disparu. Sur le point de se séparer de sa femme pour vivre avec Mélanie, il a été brutalement mis au chômage. Il ne s’en est pas remis.
Lui aussi est en ” inventaire ” – un de ces bilans périodiques auxquels vous obligent un ” deuil ” (que ce soit une mort, un divorce, un renvoi), entraînant le partage des objets, de meubles, de biens propres, parfois sans valeur et d’autant plus chargés de souvenirs.
Qui de nous n’a connu ces déchirements -incompréhensibles à autrui – dans l’amour et la haine entremêlés?”
Voici Jean-Pierre Chabrol devenu le père de son père. Il est cet homme qu’il ne savait pas aimer à ce point-là et dont un malentendu le sépara trop longtemps, ce bonhomme couleur muraille, qui, de 1890 à 1970, traversa le siècle, et quel siècle !… La main dans les poches, paisible comme un volcan mal éteint, faisant front, mine de rien, avec son petit, à la ronde infernale des femmes à l’amour dévorant, grand-mère, mère épouse, bru, maîtresses… Dans cette Cévenne tendre et violente où le pire et le meilleur ne se passent pas forcément entre le temple et le syndicat, entre l’Evangile et le marxisme, où la griffe peut jaillir du gant de velours, le fiel du miel.
Voici l’épopée véridique du Chemin de Fer français à travers l’histoire d’une famille, celle d’Henri Vincenot : son grand-père était mécanicien de route, son père dessinateur-projeteur de la Voie, et lui-même a travaillé à la Compagnie P.L.M., avant de collaborer à la Vie du Rail. Henri Vincenot, dans ses souvenirs, fait revivre les travaux, les joies et les drames familiers de ce monde du rail, où la locomotive était un monstre sacré que, tout enfant, au sortir de l’école, il dévorait des yeux du haut du Rempart de la Miséricorde.
Sousan Azadi appartenait à l’élite iranienne. Un monde occidentalisé très riche… Quand Khomeiny arrive au pouvoir, les tenants de l’ancien régime deviennent des ” suppôts du démon “… Traqués, espionnés, Sousan et ses amis essaient pourtant de vivre ” comme avant “. Pour oublier ceux qui ont fui, et les morts, chaque jour plus nombreux. Soudain l’étau se resserre. La belle-famille de Sousan n’a plus qu’une idée : s’échapper, récupérer son fils et quitter l’Iran… Fuite éperdue vers la Turquie. Incroyable chevauchée à travers les montagnes Zagros. Au bout, la liberté !
Assez tôt, j’ai compris que je n’allais pas pouvoir faire grand-chose pour changer le monde. Je me suis alors promis de m’installer quelque temps, seul, dans une cabane. Dans les forêts de Sibérie.
J’ai acquis une isba de bois, loin de tout, sur les bords du lac Baïkal.
Là, pendant six mois, à cinq jours de marche du premier village, perdu dans une nature démesurée, j’ai tâché d’être heureux.
Je crois y être parvenu.
Deux chiens, un poêle à bois, une fenêtre ouverte sur un lac suffisent à la vie.
Et si la liberté consistait à posséder le temps ?
Et si le bonheur revenait à disposer de solitude, d’espace et de silence – toutes choses dont manqueront les générations futures ?
Tant qu’il y aura des cabanes au fond des bois, rien ne sera tout à fait perdu.
“Qu’il soit entendu que je ne donne de leçons à personne. J’essaie de tirer les leçons d’une expérience séculaire et séculière de vie, et je souhaite qu’elles soient utiles à chacun, non seulement pour s’interroger sur sa propre vie, mais aussi pour trouver sa propre Voie.” E.M.
À 100 ans, Edgar Morin demeure préoccupé par les tourments de notre temps. Ce penseur humaniste a été témoin et acteur des errances et espoirs, crises et dérèglements de son siècle. Il nous transmet dans ce livre les enseignements tirés de son expérience centenaire de la complexité humaine.
Leçons d’un siècle de vie est une invitation à la lucidité et à la vigilance.